Dans le passé, il était courant que les Ecoles d’Arts-martiaux enseignent deux volets. Une partie étant martiale, avec une étude approfondie de la bio-mécanique du corps humain au service du combat, du contrôle ou de la destruction de l’adversaire. L’autre volet, plus subtile, était lié à l’art de soigner. Nous entendons souvent cette idée qu’il fallait apprendre à soigner pour pallier à la rudesse des entraînements, ou encore pouvoir soigner sur les champs de batailles. Nous aimons souvent nous raconter ce genre histoires. Cela est vrai et faux à la fois. Il est à mon sens, indissociable d’intégrer les deux parties, soins et arts-martiaux comme les deux faces d’une même pièce. Est-il possible de connaitre avec profondeur qu’une seule des parties ? Peut-on comprendre le yin sans le yang ? L’un peut-il exister sans l’autre ? Les principes du Yin Yang ne sont-ils pas l’opposition, l’interdépendance, l’équilibrage mutuel et la transmutation ? Nous entendons souvent dire que le corps et l’esprit sont indissociable. Cela nous montre qu’une chose n’ « existe » que si elle polarisée.
La recherche du contrôle ou de la destruction dans les arts-martiaux est-elle une fin en soi ou bien fait-elle partie d’un tout dont la polarité est le soin ?
Au sein du Kaigen Dojo, nous enseignons les deux parties comme un tout. Il n’y a pas de but ou d’objectif si ce n’est celui vivre ou sentir chaque situation quelle qu’elle soit. C’est bien cela que nous cherchons, être au monde tout simplement. Du contrôle du partenaire, à la destruction de celui-ci, en passant par le soin. Etre un tout, tout simplement.